La Chine et le Népal s’accordent sur une nouvelle altitude officielle pour le Mont Everest
Alors que Katmandou et Pékin divergeaient sur la hauteur exacte du Mont Everest, les deux gouvernements ont trouvé un terrain d’entente après avoir mené chacun une expédition au sommet de la plus haute montagne du monde. Le calcul du Mont Everest, revu à la hausse, affiche désormais une altitude officielle de 8 848,86 mètres.
Une avancée qui met fin à un débat de longue date sur la hauteur du plus haut sommet du monde, à cheval sur la frontière entre les deux pays, et qui implique de nouveaux enjeux financiers.
Divergences de calculs et tensions de longue date
Depuis les calculs effectués par le Survey of India en 1954, la hauteur du Mont Everest était évaluée à 8 848 mètres par les Népalais. Longtemps considéré comme la hauteur officielle, ce calcul prenait en compte la neige qui dominait la pyramide au sommet du rocher. Avec 3,7 mètres de moins que l’estimation népalaise, le calcul chinois s’élevait quant à lui à 8 844,43 mètres.
Si pour l’heure les deux pays sont tombés d’accord pour revoir à la hausse son point culminant, ce dernier risque bien d’évoluer en raison de la situation géographique de la montagne et du soulèvement causé par la collision des plaques tectoniques indienne et eurasienne, qui continue de faire remonter l’Himalaya de 1 centimètre par an en moyenne.
Un calcul financier
C’est en mai 2010 que le Népal, qui compte huit des dix sommets les plus élevés du monde, a effectué sa première expédition pour évaluer le niveau de la plus grande montagne du monde, motivé par la Chine et soucieux de vouloir « rétablir les faits une fois pour toutes ». Pour ce faire, le pays a eu recours au système mondial de navigation par satellite afin d’obtenir avec précision la hauteur du pic. La Chine a à son tour décidé d’effectuer l’ascension au printemps dernier, menée par des géomètres chinois.
Symbole de l’amitié entre le Népal et la Chine, le Mont Everest est également un objet de convoitises. Alors que le nombre d’ascensions a fortement augmenté à partir de 2007, la Chine a vendu des certificats d’ascension qui indiquent une hauteur de 8 844,43 mètres (contre 8 848 mètres pour les certificats népalais). Une nouvelle estimation qui, selon l’ancien président de l’Association d’alpinisme du Népal, Ang Tsherings, devrait profiter à la Chine, qui propose une montée plus abordable. L’ascension par la face chinoise revient en moyenne à 25 000 dollars, alors qu’il faut compter le double du côté népalais.