Démission du Premier Ministre roumain Ludovic Orban après des résultats décevants aux élections législatives

Les élections législatives roumaines, marquées par un très fort taux d’abstention ont vu arriver en tête avec plus de 30% des suffrages exprimées le Parti Social-Démocrate (PSD) alors que le parti qui formait le gouvernement, le Parti National-Libéral (PNL) était donné vainqueur dans les sondages pendant la campagne.

Ludovic Orban, l’actuel Premier Ministre, disposant pourtant en théorie d’une majorité suffisante pour se maintenir au pouvoir, notamment en s’appuyant sur les réformistes de l’USR-plus crédité de 15% des voix, a finalement décidé de présenter la démission de son gouvernement.

Abstention record et mobilisation des expatriés

Bien que 18 millions d’électeurs étaient appelés à voter, seul un roumain sur trois s’est rendu aux urnes, atteignant ainsi le plus faible taux de participation pour une élection législative selon l’autorité électorale. Cette abstention record résulte en grande partie d’une résurgence de la Covid19 couplée à la défiance des Roumains pour leur classe politique. En effet, il y a à peine 2 ans, d’importantes manifestations avaient lieu dans le pays et réclamaient le départ du gouvernement du PSD accusé de corruption.

Ainsi, bien que la majorité au gouvernement ait changé entre temps, la lassitude des Roumains ne semble pas s’être estompée. La communauté roumaine de l’étranger s’est cependant deux fois plus mobilisée que lors du précédent scrutin répondant ainsi à l’appel au vote de l’écrivain et philosophe Mihai Sora. Cette plus grande mobilisation depuis l’étranger s’explique notamment par l’accroissement du nombre de Roumains ayant émigré ces dernières années à la recherche de meilleures perspectives d’avenir.

Démission du gouvernement

L’échec du Parti National-Libéral aux élections législatives a contraint son chef de file, Ludovic Orban, de présenter la démission de son gouvernement. N’ayant obtenu que 25,5% des suffrages, le parti au pouvoir pouvait cependant compter sur son alliance avec les réformistes de l’USR-plus pour se maintenir à la tête de l’Etat. Après avoir accepté la démission d’Orban, le Président Klaus Iohannis, refusant un retour aux affaires du PSD, a toutefois appelé le parti de l’ancien Premier Ministre à rester au pouvoir en formant une nouvelle coalition. La formation de centre-droit aura donc le choix entre les réformistes de l’USR-Plus, les nationalistes de l’AUR (9% des voix) ou encore le parti de la minorité magyare (6% des voix) pour former une nouvelle majorité.

Quelle que soit la composition du prochain gouvernement, il semble que le scepticisme domine sur sa capacité à faire face à la corruption et au clientélisme qui gangrènent la vie politique roumaine depuis 30 ans, comme en témoignait un électeur auprès de l’AFP confiant « ne plus avoir aucun espoir de changement ».