L’assassinat du responsable du programme nucléaire iranien provoque la colère et des tensions à Téhéran

Quasiment un an après la mort de Qassem Soleimani, chef des opérations extérieures iraniennes, provoquée par une frappe de drone commanditée par Donald Trump, le scientifique Mohsen Fakhrizadeh, haut responsable du programme nucléaire iranien a été assassiné vendredi dernier. Selon plusieurs spécialistes de la région, il est probable que les services secrets israéliens soient à l’origine de cette opération aux objectifs multiples.

Plus que de vouloir stopper l’avancée du développement éventuel d’une arme nucléaire iranienne, Israël souhaiterait pousser la République Islamique à la faute géopolitique pour enterrer tout espoir de détente de ses relations avec les Etats Unis, comme pourrait l’augurer l’arrivée prochaine au pouvoir de Joe Biden.

Stopper le programme nucléaire militaire iranien

L’assassinat survenu vendredi contre un haut responsable du programme nucléaire iranien s’inscrit probablement dans une longue liste d’opérations menées par l’Etat hébreu contre les scientifiques du régime. Déjà entre 2010 et 2012, sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, les soupçons d’activités nucléaire clandestines grandissaient et le Mossad avait alors pris la décision de neutraliser plusieurs ingénieurs dans le but de freiner le développement du projet atomique. En effet, l’acquisition de l’arme nucléaire par Téhéran placerait le pays sur un pied d’égalité avec Israël et pourrait menacer l’existence même de l’Etat hébreu, son ennemi de toujours qui détient cette technologie depuis les années 1960.

Pousser l’Iran à la faute

Suite à l’assassinat d’un énième haut dignitaire du régime, la presse conservatrice et plusieurs responsables politiques importants parmi lesquels figure le président du Parlement réclament vengeance. Cependant, pour de nombreux analystes comme François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran, il serait mal avisé pour le régime des Mollahs de prendre des décisions trop hâtives, en particulier dans le contexte d’un changement d’administration à la Maison Blanche prévu dans un peu plus d’un mois, et des promesses de détente qu’il porte avec lui. C’est pourquoi les membres les plus avisés du régimes comme Hossein Kaanani-Moghadam, ancien haut placé chez les Gardiens de la Révolution ou le président Rohani prêchent la patience et la prudence face à Israël et à son allié les Etats Unis.