Qui est Yves Mersch, figure de la Banque Centrale Européenne qui prendra sa retraite en décembre ?

Fin connaisseur de l’Union Européenne et de ses rouages, Yves Mersch, l’actuel membre du directoire de la Banque Centrale européenne (BCE) va terminer sa carrière le 14 décembre 2020. Personnalité européenne peu connue, ce luxembourgeois d’origine a pourtant connu une longue carrière au sein de l’Union Européenne.

Né au Luxembourg, Yves Mersch a réalisé la plus grande partie de ses études supérieures en France à l’Université Panthéon-Sorbonne. Spécialisé en droit et en sciences politiques, l’actuel membre du directoire de la BCE s’est investi durant un plus de 20 ans dans l’histoire politique, économique et bancaire des institutions européennes. Le 14 décembre prochain sonnera la fin d’une carrière au sein d’un continent et d’une organisation politique et économique qu’il affirme avoir « dans la peau ».

Un attachement profond qui semble s’expliquer par les liens de filiation qu’il détient avec Robert Schuman, père fondateur de la construction de l’Union Européenne.

Un long parcours européen

Souvent surnommé le “faucon modéré”, Yves Mersch s’est tout d’abord impliqué dans les affaires européennes à l’échelle nationale et plus précisément comme représentant personnel du ministre des Finances luxembourgeois lors de négociations du traité de Maastricht, en 1992. Traité fondateur de l’UE, l’homme a participé à l’officialisation de la monnaie unique. 

Yves Mersch a poursuivi son implication dans la vie économique de l’UE. En effet, après 3 ans à la tête de la Banque centrale du Luxembourg (BCL), l’avocat poursuit sa carrière en rejoignant en 2012 la BCE, tout d’abord en tant que membre du directoire. Puis parallèlement, à partir de 2019, en tant que vice-président du conseil de surveillance prudentielle. Un parcours professionnel qui a permis au luxembourgeois de participer à un peu plus de 500 réunions du Conseil des Gouverneurs des banques centrales nationales depuis sa création. 

Alors que les eurosceptiques pointent les failles de l’euro, Yves Mersch se félicite quant à lui que cette monnaie soit “plébiscitée par plus de 75 % des Européens”, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde. Conscient des objectifs que doit atteindre l’UE, le collègue de Christine Lagarde met toutefois en garde la BCE en lui conseillant de résoudre ses déficiences structurelles pour rivaliser avec les Etats-Unis durant cette période économique inédite. 

Le départ de cette figure européenne méconnue de la majorité des européens risque de créer une absence au sein d’une organisation politique qui peine à créer un véritable lien de confiance avec ses habitants. Le nom de son successeur est toutefois déjà connu, il s’agit de Frank Elderson, banquier et avocat néerlandais.