Le Sénat français vote une résolution demandant à l’exécutif de reconnaître la république autoproclamée du Haut Karabakh
Trois semaines après la signature d’un cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le Sénat français vient de voter une résolution à une large majorité visant à faire reconnaître par l’exécutif l’indépendance de la République autoproclamée du Haut Karabakh. Aucun autre pays au monde, pas même l’Arménie, n’a reconnu cette entité qui vient de perdre les trois quarts de son territoire par l’Azerbaïdjan après sa victoire militaire.
Les députés de la majorité penchent quant à eux vers une résolution d’une portée bien moins importante appelant tous les acteurs régionaux, et surtout la Turquie, à s’abstenir de toute ingérence, déclaration ou action belliqueuse ».
Une reconnaissance isolée mais quasi unanime par la Chambre Haute
Avec 305 voix pour et l’adhésion de 5 présidents de groupe sur les 8 que compte le Sénat, la chambre dominée par Les Républicains a fait voter une résolution visant à faire reconnaître par l’exécutif la République autoproclamée du Haut Karabakh suite au cessez-le-feu signé le 9 novembre entre Erevan et Bakou. Le but de cette reconnaissance selon Bruno Retailleau, président du groupe LR, est de constituer « un instrument de négociation en vue de l’établissement d’une paix durable ». Cette déclaration n’aura cependant qu’un sens pratique limité dans la mesure ou la partie du Haut Karabakh encore sous contrôle arménien se cantonne à un simple carré de 35 km2.
Une situation toujours tendue dans la région
Le cessez-le-feu signé le 9 novembre qui a mis fin à un conflit de plusieurs semaines ayant fait des centaines de morts ne signe pas l’arrêt des tensions toujours palpables dans cette région, où un jeu de puissances s’opère par pays interposés. La victoire azérie porte bien évidemment la marque de la Turquie qui, par son soutien, a permis la reconquête de ce territoire perdu par Bakou en 1994 dans les ruines de l’ex-URSS. La France de son coté, bien que restant en retrait de ce conflit, se place aux cotés des Arméniens tandis que les Russes ont joué un rôle d’arbitre entre ces deux anciennes républiques soviétiques. Demeurant dans une situation conflictuelle avec la France, Ankara accuse Paris de manquer d’impartialité dans ce conflit compte tenu de la forte diaspora arménienne présente dans l’Hexagone. Ce conflit ne fait donc pas exception dans les relations plus que compliquées qu’entretiennent les deux pays ces derniers mois.